Balades dans les alentours de Grenoble

Introduction

Grenoble occupe une cuvette à la rencontre de trois vallées (celles de l'Isère et du Drac), entourée par trois chaînes de montagnes (le Vercors, la Chartreuse et Belledonne). Voici une vue (très) schématique de la disposition :


Les montagnes étant proches et hautes, on les voit toujours quand on est dehors. Certains considèrent que c'est oppressant. Moi je trouve ça plutôt joli et ça me donne envie d'aller me balader dedans pendant mes week-ends.

Je me suis donc procuré une carte au 1/100000e du coin (littéralement : Grenoble y figure dans un coin) et j'ai regardé comment monter dans les Alpes. C'est effectivement une ascension : la ville est à 200-220 m d'altitude et les alentours dépassent vite les 1000 m.

Le 23 janvier

Carte

C'est tôt le matin dimanche. Après un samedi casanier, j'ai hâte de sortir, vers Belledonne. Un K-way neuf se charge de la pluie. Un bus me laisse à Domène où un chemin monte dans une vallée en direction de Revel (il y a plusieurs Revel en France).

   
à l'entrée de la vallée, une usine électrique fait un bruit de diable, qui résonne sur les flancs de la montagne.

Après l'ascension, le brouillard. Les champs sont normaux (c'est-à-dire comme dans les montagnes autour de Sorèze). De temps en temps, le chemin passe dans une zone résidentielle huppée; par conséquent, les panneaux « propriété interdite » fleurissent.

       
Il y a du brouillard tout le temps. Notez le coin de piscine en bleu fluo.

   
Visiblement, le climat permet de faire pousser de la vigne !

   
On devine la chaîne d'en face de la vallée du Gésivaudan (où coule l'Isère).

Arrivé à Revel, la pluie n'a pas cessé et le brouillard devient de plus en plus épais. Je me suis promis de rester prudent, étant un montagnard apprenti et étranger à la région. Mieux vaut ne pas monter trop haut et suivre la route puis un chemin dans la commune d'Uriage.

   
On passe par un champ de captage d'eau, puis il faut marcher dans la neige avec la pluie. Arrivé au croisement des Seiglières (avec un bar-restaurant-hôtel), je redescends (en glissant sur le verglas) vers Pinet. Le K-way a fait ses preuves mais le tambourin de la pluie est décourageant. Les seuls piétons sont des quinquagénaires en footing.

   
Un joli chemin repart vers Gières (ce ruisseau le croise).

Je suis de retour dans mon douillet appartement près du Domaine Universitaire à 15 h.

Le 5 février

Carte

Ce week-end, il fait beau. Levé tôt et les tâches ménagères accomplies (car je suis en train d'emménager), j'ai l'après-midi pour moi. Le bus m'emmène dans la zone industrielle à l'ouest de la ville, sur les flancs du Vercors.

Au début, je monte un peu au hasard entre zones résidentielles, route fréquentée et friches de buissons secs. Je débouche en haut d'une falaise impossible à descendre : prudence !

       
Le temps est relativement clair, il y a une bonne vue sur la ville. À gauche Sassenage, en face de Drac.

Je rejoins un chemin balisé et le GR en côte raide. La neige apparaît et devient épaisse.

   
Un rapace. J'ai aussi croisé un renard.

   
Grand classique : la vieille baignoire qui sert d'abreuvoir. Les habitations sont soit des fermes soit de coquets chalets de montagne (avec leurs panneaux « propriété privée »).

Je suis le chemin jusqu'à la limite de Saint Nizier. Il est 16 h, pas le temps d'aborder la pointe rocheuse qu'on voit de toute la vallée de Grenoble.

   
Une photo quand même. Le soleil se couche.

               
L'ombre portée par le Vercors recouvre assez rapidement la plaine.

   
L'accélérateur de particules du centre de recherches nucléaires.

   
La « Tour sans Venin ».

Pendant que je fais cette photo, juché sur une pile de grumes, un vieil homme du voisinage me demande : « vous photographiez la pollution ? ». C'est vrai que l'air de Grenoble est loin d'être limpide, ça empêche de bien distinguer les détails au loin (un capteur de 2 Mpixels n'arrange rien). Mais bon, voyant la cigarette du monsieur, j'imagine qu'il ne doit pas trop s'inquiéter pour sa santé. Il m'explique que le vent du sud apporte des nuages qui donneront de la pluie lundi ou mardi.

En poursuivant la descente, le chemin passe devant un parc appelé « Désert de Rousseau » (en hommage au philosophe suisse). Je reprends le bus vers chez moi.

Le lendemain

Carte

Aujourd'hui, le projet est de faire une ballade toute la journée, sans prendre le bus. Ceci impose de traverser une partie de la ville. Heureusement, un peu comme à Toulouse, le bord de l'Isère est emménagé en piste cyclable-piétonne. Je pars donc à 9:30 en direction de La Tronche.

Un chemin très en pente monte vers la forêt sur les flancs de la montagne. La direction indiquée est la Bastille (forteresse de Vauban qui domine la ville), mais la piste oblique plus vers le nord : parfait. Sorti de la zone habitée, le chemin commence à zigzaguer contre la pente, ce qui est plus confortable. Il a dû être pratiqué par des mulets.

       
Le temps est brumeux. À travers les arbres, on voit une boucle de l'Isère. Ce genre de points de vue rappelle les vieilles photos en noir et blanc de New-York (une pellicule argentique offre une plus grande variété de niveaux de gris et une meilleure résolution).

   
En face, Belledonne.

Le chemin rejoint le GR 9 (encore lui). Il descend vers le col de Vence (ou Venc, la carte et les panneaux ont quelquefois des orthographes divergentes), puis remonte en direction du fort du Saint Eynard. Beaucoup de personnes âgées sportives.

   
Malgré la neige, je peux marcher en bras de chemise parce qu'il fait doux et que l'effort me met en sueur.

Près du fort, un panneau propose un parcours plus long dont la pratique est « délicate ». Évidemment, je m'y engage.

       
Le chemin longe la falaise par en-dessous. Voici un schéma en coupe de la montagne, pour clarifier la situation :


           
L'eau qui coule de la falaise forme de gros agglomérats de glace.

   
Malheureusement, cette glace a tendance à se détacher et à tomber sous l'effet du soleil. Un footing-iste quinquagénaire m'explique qu'à cette époque de l'année, il vaut mieux se munir d'un casque. Je lui promets de faire attention.

Le mont Saint Eynard doit son nom à un ermite qui y séjourna au 13e siècle. Justement, le chemin passe devant les vestiges de son abri, pas très luxueux.

   
Il s'est quand même taillé un escalier pour donner accès à sa demeure.

       
Naturellement, la vue sur la plaine est superbe.

   
On voit aussi le bâtiment de l'INRIA (où je travaille, au centre de l'image).

   
Encore un coup d'œil sur la plaine et Belledonne....

       
...et il faut monter par un chemin escarpé. Heureusement, il y a des marches en tiges d'acier et un câble pour se soutenir.

   
Vertigineux.

Bientôt je parviens à la crête. La première chose qui frappe en passant par-dessus la ligne, c'est le silence. Sur tous les flancs qui font face à la vallée, on entend en permanence un vombrissement indistinct dû aux voitures et des aboiements qui portent incroyablement loin. L'autre face du mont est moins peuplée, la neige épaisse et les sapins absorbent les bruits.

En descendant, on se rapproche cependant d'une route fréquentée et de temps en temps un avion à hélice vole au-dessus des vallées. S'il y a un sport moins écolo que le quad, c'est certainement l'aviation de plaisance.

   
Le GR suit la crête. Me voici dessus.

   
Il suffit de faire quelques pas sur le côté droit du chemin pour tomber sur la falaise à pic.

   
Heureusement qu'un solide fil barbelé empêche de s'approcher :-)

           
Des trous et fissures permettent de regarder « à travers » la crête.

Bientôt, le GR décroche de la crête. Je le suis pour déboucher... sur une piste de ski avec une remontée mécanique et des gamins qui glissent en rigolant. Le Sappey est un village-station de ski/fond/raquette, comme il y en a beaucoup dans les Alpes (paraît-il).

Je descends prudemment le long d'une piste rouge en regardant passer les mamans avec leurs enfants. À l'évidence, c'est une station familiale et les petits isérois sont tôt sur les planches (i.e. dès qu'ils savent marcher).

   
En bas on trouve la boue et les voitures en tas de métal luisant. Le village est quand même pittoresque.

J'entreprends de revenir sur le col de Vence, sans emprunter la route bien sûr. Il suffit de suivre la montagne d'en face : il n'y a pas toujours de chemin mais la forêt est clairsemée.

       
Il y a toutes sortes de traces dans la neige. Probablement des lapins.

   
Habitat alpin.

Près du col, j'arrive sur une face rocailleuse. Le temps de trouver un passage praticable, je prends quelques photos de la route et des alentours.

       
La route qui sillonne vers le col. Deux cadrages et deux temps d'exposition.

   
Vallée qui sillonne vers le NO (elle n'est pas sur ma carte)

   
Sur les rocailles, la terre est toute retournée et il y a des crottes rondes (peut-être des bouquetins ?)

   
Il y pousse même des cactus.

           
La Vence, cascade, glace, petit pont (avec panneau « propriété privée »).

Ensuite, je remonte vers le col, le passe et redescends sur Corenc.

   
En passant, on voit le Mont Saint Eynard éclairé par le couchant.

   
L'eau de Grenoble est pleine de calcaire. Ce lierre poussant sous une coulée d'eau l'a appris à ses dépends.

   
Lierre transformé en stalactite.

La fin du chemin est moins intéressante : la banlieue cossue de la Tronche, la zone industrielle et la maison à la tombée de la nuit.

Conclusion

J'en conclus qu'il y a de jolies balades (bien balisées) à faire autour de Grenoble. Maintenant j'ai des courbatures.